[MUSIQUE] [MUSIQUE] [MUSIQUE] Je suis Thomas Huriez, le fondateur de la marque 1083. C'est une marque que j'ai créée en 2013 en financement participatif. [MUSIQUE] Concrètement, 1083 c'est la distance qui sépare les deux villes les plus éloignées de l'Hexagone. [MUSIQUE] Ces deux villes sont Menton au sud-est et Porspoder, un petit village au nord de Brest, [MUSIQUE] et donc notre démarche est de fabriquer des jeans et des baskets éco-conçus à moins de 1 083 kilomètres de chez vous. [MUSIQUE] [MUSIQUE] L'aventure a commencé en 2007, dans la maison du cousin de mon grand-père, [MUSIQUE] une maison de famille située à Romans, en face d'un grand centre de magasins d'usine Marques Avenue [MUSIQUE] dans lequel j'ai créé une boutique de vêtements écologiques et équitables [MUSIQUE] pour rassembler toutes ces marques qui faisaient des vêtements avec une démarche plus intéressante. [MUSIQUE] Au bout de quatre, cinq ans, j'ai commencé à maîtriser ce métier de commerçant, malheureusement, pas mal de mes fournisseurs ont fermé [MUSIQUE] et du coup pour ne pas fermer moi-même, j'ai décidé de créer ma propre marque de jeans, la marque 1083. [MUSIQUE] On espérait vendre 100 jeans, on en a vendu plus de 1 000 en deux mois, donc c'était vraiment une énorme surprise parce qu'en 2013 [MUSIQUE] le Made in France, ce n'était pas super à la mode et le financement participatif commençait tout juste et donc de cette ambition de vendre 100 jeans en 2013, [MUSIQUE] on est passé, en 2020, on va certainement vendre plus de 60 000 jeans. Pour autant ces 60 000 jeans vendus par 1083 en 2020, [MUSIQUE] c'est une goutte d'eau même une vapeur d'eau dans le monde du jean en France puisque le marché français, c'est 88 millions de jeans. [MUSIQUE] Donc, ça permet de mesurer à quel point on a des progrès à faire. J'ai choisi le jean parce que je trouve que [MUSIQUE] c'est un un produit que tout le monde porte, les hommes, les femmes, les jeunes, les adultes, les catholiques, les musulmans. Du coup, ça en fait un véhicule [MUSIQUE] super intéressant de nos idées, le respect des gens, le respect de l'environnement. J'ai choisi aussi ce produit parce que c'est un produit de grande consommation [MUSIQUE] super polluant, super concurrentiel, super mondialisé et du coup, [MUSIQUE] réussir à le faire localement, je trouvais que c'était un défi hyper intéressant. 1083, on est basé à Romans-sur-Isère, la capitale de la chaussure [MUSIQUE] et donc, on a une culture, une identité qui est très liée à la mode et à l'industrie. [MUSIQUE] C'est la raison pour laquelle, savoir faire, maîtriser ses capacités de production, c'est un point essentiel [MUSIQUE] pour moi. D'une part, c'est passionnant parce que ça permet de découvrir des savoir-faire, de rencontrer des gens, des passionnés, [MUSIQUE] et d'autre part, c'est le seul moyen aussi de s'assurer sur le long terme une certaine maîtrise [MUSIQUE] des produits que l'on vend. Pour autant, choisir de tout faire c'est très risqué et très capitalistique [MUSIQUE] parce qu'il faut former tout son personnel, acheter toutes les machines et du coup la marge serait trop haute. Donc, notre modèle, il repose [MUSIQUE] sur deux choses : le fait de tout savoir faire, donc, on a intégré tous les métiers, [MUSIQUE] la confection, délavage laser, le tissage, la filature. Au fil des ans, on a tout intégré. [MUSIQUE] Pour autant, chacun de ces métiers-là, en plus de savoir les faire, on les fait faire c'est-à-dire qu'on partage le travail. Donc, [MUSIQUE] on confectionne nos jeans mais on confectionne aussi avec des sous-traitants. On tisse nos propres denim dans notre tissage dans les Vosges, [MUSIQUE] mais on tisse aussi chez d'autres tisseurs français. Et tout ça créé une organisation réseau où on est résilient parce que [MUSIQUE] on est interdépendant les uns avec les autres. Chacune de ces étapes est évidemment tout le temps faite en France. La filature, c'est dans les Vosges, [MUSIQUE] la teinture c'est dans la Loire ou dans les Vosges, le tissage c'est dans la Loire, dans les Vosges ou à Romans, [MUSIQUE] la coupe, c'est à Bobigny, à Marseille ou à Romans. [MUSIQUE] La confection, c'est à Bobigny, Marseille, Romans ou même dans le centre de la France, [MUSIQUE] etc, etc, tout est tout le temps fait en France. Au niveau commercial, cette stratégie de résilience, elle est aussi en place. [MUSIQUE] C'est vraiment super important pour nous de créer une entreprise durable, c'est la raison pour laquelle 50 % du chiffre d'affaire est réalisé sur internet. [MUSIQUE] 50 % du chiffre d'affaire est réalisé en point de vente physique. Quand le web marche très bien, eh bien en fait, on investit sur les magasins [MUSIQUE] pour qu'il reste à 50 %. Quand les magasins marchent très bien, on investit sur le web pour que le web [MUSIQUE] rattrape son retard et reste à 50 %. Grâce à ça, quand tu as des grosses crises comme la crise du Coronavirus, eh bien, il y a toujours [MUSIQUE] un des deux canaux de distribution qui est présent pour conforter l'autre. Et si demain, il y a un grand bug informatique international qui fait qu'il n'y a plus de vente internet, [MUSIQUE] eh bien, on sait qu'on aura nos magasins pour apporter un minimum d'activité à notre entreprise et ainsi lui permettre de durer quoi qu'il arrive. [MUSIQUE] Ce qui est intéressant dans la mode, c'est que quand je suis arrivé dedans, moi, je pensais que c'était vraiment [MUSIQUE] un enjeu purement utilitaire, ne pas être tout nu, ne pas avoir froid. [MUSIQUE] Je pensais aussi que c'était très superficiel. J'avais presque du mépris pour cette consommation [MUSIQUE] frénétique qu'on a tous de la mode et je me suis aperçu qu'en réalité [MUSIQUE] la mode, se vêtir, c'était un enjeu ultra primaire dans la pyramide de Maslow, [MUSIQUE] c'est un des enjeux basiques, c'est l'enjeu identitaire et donc tout l'enjeu consiste [MUSIQUE] à proposer une offre qui répond à cet enjeu identitaire-là, c'est-à-dire faire des vêtements beaux, de qualité [MUSIQUE] et en même temps de faire des produits qui soient écoresponsables, c'est-à-dire qui respectent les gens et l'environnement. [MUSIQUE] Et donc, le pari de la boutique éthique que j'ai ouverte en 2007 et le pari de 1083, c'est ceci, [MUSIQUE] c'est faire des produits de qualité et en même temps plein de sens. [MUSIQUE] [AUDIO_VIDE] [AUDIO_VIDE]