[MUSIQUE] Je suis Jean Moreau, cofondateur de Phenix, une entreprise sociale leader dans la lutte contre le gaspillage alimentaire. [MUSIQUE] On récupère tous les produits en fin de parcours, en fin de vie chez plusieurs clients, que ce soit la distribution, que ce soit les industriels agro-alimentaires, et on évite à ces produits qui sont proches de la péremption ou qui ont un défaut de production de finir en incinération, en décharge ou en enfouissement. On leur propose d'avoir trois types de seconde vie : le conso, les assos, ou les animaux. Le conso c'est à la fois une application mobile qui permet aux consommateurs, aux citoyens de racheter à prix cassés des invendus sur l'appli Phenix et de faire un geste pour la planète et aussi pour leur porte-monnaie ; ce qui n'a pas été acheté par les consommateurs, est en parallèle proposé à des assos caritatives types Restos du Cœur, Banque Alimentaire ou Secours Populaire, et donc c'est dans une logique de solidarité et d'aide aux plus démunis ; et puis dans un troisième temps, après les consos et les assos, on bascule le reste dans la filière animale que sont des zoos, des centres équestres, des parcs animaliers. Le but étant de réaliser en fin de journée au zéro déchets alimentaires, des poubelles qui sont vides et tout a été redistribué en amont. C'est ce qu'on appelle l'économie circulaire où les déchets des uns sont la matière première des autres. On est passés de 0 à 15 millions d'euros de chiffre d'affaires en cinq ans, et c'est une fierté, en créant au passage 170 emplois responsables au service d'un monde meilleur, et puis en sauvant de la poubelle 70 millions de repas sur un rythme quotidien qui maintenant approche les 120 000 repas par jour sauvés de la destruction. On marche sur deux jambes : une jambe croissance, ambitions et trajectoire de start-up classique, mais avec un supplément d'âme dont on est très fier qui est d'avoir un impact fort qui se matérialise par le nombre de repas sauvés ou par les tonnes de CO2 évitées par la non destruction des aliments. Chez Phenix, on a la chance d'avoir de beaux clients emblématiques. On a des grosses marques très connues qu'on arrive à embarquer avec nous dans l'anti-gaspillage et le zéro déchet. Ces gens là nous ont fait confiance et on en est très fiers, et c'est aussi notre rôle d'aller polliniser l'économie classique et les grands groupes et de leur montrer que d'autres formes de consommation sont possibles et de les embarquer sur la route de l'économie circulaire et du zéro déchet. C'est notre job en tant que start-up, petite boîte de l'ESS de montrer la voie et d'être un petit peu le poil à gratter des grands groupes et finalement d'arriver à les transformer de l'intérieur. C'est comme ça que vient l'impact aussi, à grande échelle, c'est quand on arrive à convertir un grand groupe, parce que at scale ils ont plus d'impact que nous. Cette trajectoire Phenix a été soutenue par trois levées de fonds successives : de 500 000 euros en 2015, un tour d'amorçage ; à 2 millions en 2016 qui était ce qu'on appelle une série A, un financement de changement d'échelle auprès d'acteurs de l'impact investing ; et puis plus récemment, fin 2018, une levée de fonds de plus de 15 millions d'euros pour financer le changement d'échelle, la digitalisation de Phenix et son extension à l'étranger. Et puis plus récemment, en février 2020, on a fait rentrer un autre type d'acteur encore un peu plus atypique. On a fait rentrer le fonds d'investissement corporate du groupe Danone, un fonds qui s'appelle Danone Manifesto Ventures, qui a à nouveau remis une rallonge sur le tour de table de fin 2018, et pour à la fois rajouter du cash dans la machine et du charbon dans la machine, mais aussi pour nouer un partenariat structurel et industriel assez large entre les deux groupes. Tout ça, ça a démultiplié notre impact. Et notre impact aujourd'hui, on l'a dit, mais il est sur l'anti-gaspillage, sur la réduction du gaspillage alimentaire et sur la préservation des ressources, puisque pour produire de la nourriture, on utilise des terres, des engrais. Aujourd'hui, on considère qu' un tiers de la nourriture qui est produite au niveau de la planète, sur les différents maillons de la chaîne, du champ jusqu'à l'assiette, n'est jamais consommée. Donc un tiers part à la poubelle et est produit pour rien, ce qui est une aberration et ce qui a aussi donné lieu à la naissance de Phenix. Si on veut mettre un ordre de grandeur, ça correspond à peu près à 16 milliards d'euros de valeur qui sont perdus chaque année sur le territoire français. Et au niveau global, c'est l'équivalent de la surface du Mexique qui sont des terres arables utilisées pour rien. Voilà un peu l'aberration sur laquelle on est, et voilà pourquoi on a voulu remettre un peu de bon sens au cœur du système et remettre au goût du jour le bon vieil adage de Lavoisier : rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme, et les invendus et surplus des uns doivent pouvoir servir de matières premières aux autres. Il y a toujours quelque chose de plus intelligent à faire que de le mettre à la poubelle, en incinération, en enfouissement ou en décharge à ciel ouvert. Voilà le combat de Phenix, et le combat qu'on mène avec nos 170 salariés [INAUDIBLE]. [MUSIQUE] [MUSIQUE] [MUSIQUE] [MUSIQUE]