[AUDIO_VIDE] Bonjour. Bienvenue au MOOC Restructuration des quartiers précaires des villes africaines. Notre leçon d'aujourd'hui est consacrée à la typologie des quartiers précaires. Nous avons vu dans une précédente leçon que certaines caractéristiques étaient communes à l'ensemble des quartiers précaires des villes africaines. Cependant, Même s'ils sont tous associés à la pauvreté et à la misère, parce qu'ils accueillent majoritairement des populations à très faible revenu, dans des zones dépourvues de tout équipement, les quartiers précaires accueillent aussi parfois les populations de classe moyenne, celles qui sont exclues des marchés fonciers légaux ou spéculatifs. Ce qui distingue les quartiers précaires entre eux tient parfois également de leur histoire et des conditions de leur évolution. Tout deux ont un impact certain sur leur constitution physique et organique qui sont la marque de leur identité et de leur personnalité. Il devient dès lors possible d'établir une typologie basée sur les types de la nature du bâtit, précaire, dur, semi-dur, etc, les conditions d'existence ou encore le rôle de la place du quartier dans l'agglomération. C'est pourquoi je vous propose ce plan en 2 points. Nous examinerons dans un premier temps le bidonville stricto-sensu, avant de voir dans un second temps les quartiers précaires irréguliers consolidés ou en voie de l'être. Le premier type de quartier précaire est le bidonville stricto-sensu. C'est là que réside les populations les plus démunies, c'est-à-dire celles qui se battent chaque jour pour survivre. Ce type de quartier précaire concentre toutes les formes d'exclusions, c'est-à-dire une exclusion sociale, une exclusion urbaine et une exclusion foncière. Les populations qui y vivent subissent les contraintes d'une double précarité ; celle physique des abris de fortune mais aussi celle juridique des status d'occupation. Ce qui caractérise ce type de quartiers tient à plusieurs facteurs. Le premier d'entre eux est l'installation sur les zones à risque, c'est-à-dire que ces quartiers s'installent souvent sur les plus mauvais terrains des villes. La seconde caractéristique tient à la nature des matériaux utilisés pour les constructions. Il s'agit souvent de matériaux de récupération, qu'il s'agisse de tôle, de toile ou de bois, qui sont utilisés pour la confection des habitations précaires. La troisième caractéristique est l'absence d'équipement et d'infrastructure de base. Ces quartiers en sont totalement dépourvus, ce qui fait que dans ces quartiers, ce qui fait la ville, est absent et les populations vivent en marge de ce qui fait généralement la ville en Afrique. Une autre caractéristique est la sous-intégration à la ville. D'abord l'éloignement par rapport à la ville, mais également la déconnexion par rapport aux structures formelles de la ville ce qui se traduit par de mauvaises liaisons en terme de transport, mais également en terme de service. Enfin, parce que ces quartiers occupent souvent illégalement le terrain, ils restent sous la menace d'éviction et cela empêche les populations dans la consolidation de l'heure habitation. Les images qui suivent sont une illustration de ce que nous venons de dire, pour démontrer la précarité des situations qui sont vécues dans ces quartiers. D'abord sur le plan physique, à partir de la constitution du quartier par des matériaux de récupération, mais également une juxtaposition d'espace de vie dans une promiscuité totale, et enfin, une exposition aux aléas du temps, ce sont les pluies, ce sont les vents de sables, souvent. Le second type de quartier concerne les quartiers irréguliers déjà consolidés ou en voie de l'être. Il s'agit souvent de quartiers anciens, qui finissent par être tolérés parce qu'ils connaissent une consolidation de leur bâtit en dur et font l'objet d'une amélioration d'un niveau d'équipement. Les autorités finissent en effet, même si c'est timidement, à y consentir quelques investissements ne serait-ce que pour assurer la sécurité des biens des personnes. Parce qu'ils sont anciens, ces quartiers atteignent également un niveau de mixité sociale par l'arrivée progressive de populations diversifiées. Ces populations s'organisent pour faire vivre leur quartier, et faire d'eux des quartiers comme tous les autres. Les images suivantes sont des illustrations de quartiers précaires en voie de consolidation. Dans cette première image, on voit des débuts de construction en dur, avec des antennes paraboliques à profusion, ce qui témoigne de la confiance des habitants dans la durabilité de leur occupation foncière. Dans cette seconde image, on voit le niveau de consolidation puisque l'ensemble du quartier est construit en dur et que les pouvoirs publics hésiteront à venir pour démolir ou déguerpir ce type d'installation. Voila ce que nous pouvons dire sur le premier dire de typologie. Le bidonville stricto-sensu est celui qui reste sous la menace de l'expulsion. Par contre, les quartiers précaires irréguliers, du fait de leur ancienneté, finissent par être tolérés et faire l'objet d'investissements de la part des autorités. Cela vise notamment à assurer une sécurité et un service minimum aux populations. Les interventions publiques vont conforter les habitants dans leurs résidences, et vont consentir à leur tour des investissements pour améliorer leurs conditions d'habitat. Il devient alors difficile de les déguerpir, sous peine de violence et de troubles qui sont souvent redoutés. [AUDIO_VIDE]